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La vie quotidienne continue dans la région des Savanes, et au Togo où les acteurs du secteur informel, notamment les commerçants qui ont pour cadre d’activité les marchés, devraient essayer de respecter les récentes mesures prises le 28 avril 2022 par le président de la République, Faure Gnassingbé. Il s’agissait de plafonner les prix des produits locaux et importés pour soulager la population du contexte de la vie chère. Mais le constat sur le terrain reste amer. Les réticences des commerçants sont d’actualité.  Dans les marchés locaux de la région des Savanes, c’est la sourde oreille. Chacun poursuit ses intérêts. Les communiqués des services du ministère du commerce rappelant le plafonnement des prix des produits locaux et importés, n’émeuvent guère les revendeuses et les revendeurs qui continuent de proposer leurs marchandises à des prix autres que que ceux indiqués officiellement. Dans les villes et villages des préfectures, des commerçantes et commerçants n’acceptent les acheteurs que si ces derniers se conforment à leurs « exigences ». Ils persistent dans leurs refus avec des raisons précises : « nous achetons le maïs à 650 francs, et pourquoi allons-nous le revendre au même prix ? » S’interrogent-ils avant de souligner : « pourquoi avoir gratifié 1 mois de prêts aux fonctionnaires, et exiger que les commerçantes revendent le maïs à 650 francs le bol de maïs, alors que nous avions contractés des prêts pour pouvoir nous ravitailler ? Qui nous aidera à rembourser nos prêts avec lesquels nous parvenons à stocker les céréales ? ». Dans les cantons et villages cependant, les revendeuses vendent généralement à 650 francs le bol de maïs. Mais leurs clientes grossistes venues des villes avoisinantes ou de la capitale, indiquent qu’elles ne peuvent pas, à leur tour revendre au même prix d’achat dans leurs localités de résidence. Ces femmes répondent qu’elles vendront sûrement à 800-850 F CFA le bol à leurs destinations.

Des émissions de sensibilisation et des communiqués initiés par le ministère du commerce passent régulièrement sur les radiodiffusions locales à l’intention des commerçants, mais les réactions ne suivent pas. A Dapaong, Tandjoare, Mango et Cinkassé par exemple, nombre de commerçants expliquent que « personne ne peut respecter les prix plafonnés », évoquant la hausse des prix des produits pétroliers qui impactent le transport de leurs marchandises à partir des lieux d’achat. L’incompréhension persiste sur les marchés, et les revendeurs dans leur ensemble relèvent que « l’exonération de taxe quotidienne pendant trois mois du ticket de 100 francs pour la mairie ne compense pas les réductions souhaitées par le gouvernement ». Sur le coût de ces mesures, le ministre en charge du commerce, Kodjo Adedze indique que « l’Etat interviendra sur la base des prévisions qui existent déjà. Les communes ne perdront pas de ressources ; ces interventions devraient coûter à l’Etat autour du milliard pour la suspension des prix du Ticket », précise-t-il. Les revendeuses de céréales qui sont en première ligne de toutes les tractations, ne tarissent pas de propositions à l’endroit des autorités pour satisfaire, notamment les agriculteurs, commerçants et consommateurs. « Que le gouvernement », insistent-elles, « sensibilise plutôt les producteurs qui nous vendront à des prix nous permettant à notre tour de pouvoir vendre à 650 francs ». A cet effet, elles proposent que les autorités attendent la fin de la campagne en cours pour « penser à la mise en application prochaine des mesures ». Le Chef d’Etat, Faure Gnassingbé a décidé le 28 avril 2022, de plafonner sur trois mois, les prix des produits locaux et importés. Les produits locaux concernés sont le maïs, le sorgho, le haricot, le petit mil et le riz. S’agissant de l’huile végétale, le lait, la farine de blé et des concentrés de tomate qui sont des produits importés, ils seront également exonérés de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Toutes les mesures, en termes de plafonnement des prix des produits importés et d’exonération de la TVA s’élèvent à environ 05 milliards de F CFA sur la période indiquée de trois mois. Les prix des produits alimentaires ont atteint des niveaux records au plan mondial, au premier trimestre de l’année 2022.

7eptentrional

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