
Les audiences aux assises de la cour d’appel de Kara ont amorcé le mercredi 15 février 2023 leur 9e journée. La cour avait à son rôle une affaire d’homicide volontaire, de viol qualifié et recel. Les faits d’homicide volontaire et vol qualifié sont reprochés aux accusés Dicko Ibrahim Idal et Alassane Mamadou qui étaient présents à l’audience, alors que deux autres accusés Gbégbérékou et Oumorou qui ont fait défaut à l’audience, sont sous le coup de l’inculpations de recel. De l’espèce de faits, il ressort que Dicko Ibrahim de nationalité burkinabé, ensemble avec Alassane Mamadou, un boucher de nationalité togolaise, tous deux repris de justice, ont été guidés par l’envie de voler des boeufs. C’est ainsi qu’ils élaborent un plan et cible la préfecture de Dankpen où ils se sont rendus pour leur action. Ils ont réussi à soustraire frauduleusement 22 têtes de bœufs au préjudice du nommé Bandé Ousmane, propriétaire desdits boeufs, après avoir maitrisé le bouvier qui n’est autre que le fils de Bandé Ousmane qui avait conduit les bêtes au pâturage. Resté sans nouvelles de son fils durant toute la nuit, Bandé Ousmane alerte ses amis qui entreprennent des recherches au cours desquelles certains boeufs en divagation ont été retrouvés vers Kantè et conduits chez le chef de canton de ladite ville. La poursuite des recherches a permis également de découvrir et reconnaître un autre boeuf dans un parc de vente de bétails dans la banlieue nord de Lomé. Le recoupement des faits a permis d’interpeller Gbégbérékou Nassirou à qui les deux voleurs ont vendu quelques boeufs et qui finit par dénoncer Dicko et Alassane qui sont interpellés.
Quand au petit bouvier, son corps ne sera retrouvé que quelques temps après, flottant sur les eaux d’une rivière dans la localité de Dankpen. A la barre les accusés comparus ont varié dans leur déclaration avec des versions contradictoires tout au long de l’interrogatoire. Devant cette situation leur avocat a notifié à la cour sa décision de se déconstituer pour se constituer pour Dicko seul l’accusé resté constant dans la relation des faits. Justifiant sa décision, le conseil a expliqué à la cour qu’il ne pouvait pas défendre deux accusés qui sont dans une logique de contradiction. La cour prend acte et suspend l’audience pour concertation. L’audience a repris avec à la défense, deux avocats le second ayant été commis sur place pour défendre l’accusé Alassane. L’interrogatoire des accusés ainsi que l’audition des autres parties prenantes au procès à savoir les témoins et la partie civile reprennent . Ensuite viennent les réquisition et plaidoirie à l’issue desquelles l’arrêt de condamnation a été rendu. Selon cet arrêt les deux accusés sont reconnus coupables des faits de crime d’homicide volontaire et de vol qualifié. Ainsi Dicko Ibrahim Idal a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle et Alassane Mamadou à 30 ans. Les condamnés doivent payer la somme de 52 millions de francs CFA à la partie civile pour préjudice subi. Aucune peine n’a été prononcée contre les receleurs Gbégbérékou et Oumorou.