Comment faire la promotion efficiente des langues maternelles aujourd’hui en voie de disparition? Cette interrogation est au centre d’un colloque scientifique international de trois jours dont les travaux ont été ouverts le mardi 20 février 2024 au campus sud de l’UK.
»Les langues maternelles : terrains, méthodes et enjeux », c’est le thème de cette rencontre organisée par le département des sciences du langage de l’UK en collaboration avec SIL- Togo, Wycliffe-Togo et les académies de langues nationales etc..L’ objectif de ce colloque est de créer un cadre d’échanges entre les différents acteurs de la société civile, du monde politique et la communauté scientifique. La finalité, réfléchir sur les terrains, partager les expériences sur les méthodes et questionner les enjeux afin d’atteindre une véritable sauvegarde et une promotion efficiente des langues maternelles aujourd’hui menacées de disparition.
La conférence inaugurale a porté sur le thème est intitulé » Langues maternelles et développement en Afrique ». C’est le professeur Bernard Kaboré de l’université Joseph Ki-zerboo du Burkina-Faso qui a animé cette conférence. Il a indiqué que les questions de développement en rapport avec les langues maternelles ne sont pas nouvelles pour les Etats africains. Pour lui elles interpellent, et il urge de définir les stratégies pour intégrer les langues maternelles dans le développement en impliquant les populations dans la gestion de la cité. Ce qui est possible grâce à la valorisation des langues maternelles à travers une volonté politique réelle. Pour le cas du Togo, le professeur Kaboré a suggéré que dans le cadre de la décentralisation, les langues maternelles soient utilisées comme langues de communication et que les populations soient alphabétisées afin de les employer dans l’administration locale car, a-t-il dit, l’affaire de développement n’est pas seulement pour les lettrés.
Le secrétaire général de l’université de Kara M. Egbao Assoté, a souhaité que ce colloque soit un véritable cadre d’échanges et de réflexions pour identifier les mécanismes rationnels à explorer afin de parvenir à une véritable garantie de protection des langues maternelles avec l’implication accrue de tous les acteurs.
Le préfet de la Kozah, Colonel Bakali Hèmou Badibawou a exhorté chacun à s’exprimer sans honte et sans crainte dans sa langue maternelle.
Septentrional