Les acteurs impliqués dans la lutte contre le paludisme procèdent du 3 au 5 novembre 2025 à Kpalimé, à la mise en place du référentiel national de données sur le paludisme (National Malaria Data Repository NMDR).
Cette rencontre marque le lancement officiel d’un outil jugé urgent et essentiel pour améliorer la qualité, la fiabilité et l’accessibilité des données sanitaires.
Organisés par le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) avec l’appui de l’organisation mondiale de la Santé (OMS/AFRO) et du projet AHADI, les travaux visent à doter le pays d’une plateforme centralisée et interopérable regroupant l’ensemble des informations relatives au paludisme.
Le NMDR est une plateforme centralisée, qui permettra d’harmoniser et d’analyser en temps réel, les données issues de sources diverses, notamment le District Health Information Software 2 (DHIS2), les enquêtes nationales, les réseaux de surveillance épidémiologique ainsi que les données climatologiques. Il s’agira, selon les organisateurs, d’un outil stratégique pour la planification, le suivi et la prise de décision rapide dans la lutte antipaludique.
Le coordonnateur du PNLP, Dr Atékpé Somiabalo a expliqué qu’aujourd’hui, les données sur le paludisme se retrouvent éparpillées sur différentes plateformes. «Nous voulons désormais disposer d’un seul référentiel regroupant toutes les données disponibles, celles des campagnes des vaccinations, des traitements préventifs et de la prise en charge. Cela permettra d’analyser plus efficacement la situation et de prendre des décisions éclairées dans notre marche vers l’élimination du paludisme au Togo », a-t-il ajouté.
993 décès dûs au paludisme ont été enregistrés en 2024.
Le paludisme reste l’une des principales causes de morbidité et de mortalité dans le pays. En 2024, le Togo a enregistré plus de 2,2 millions de cas confirmés, dont près d’un millier de décès. Face à ces chiffres, le PNLP multiplie les initiatives, notamment l’introduction du vaccin antipaludique, l’élargissement de la chimio prévention saisonnière à 23 districts, et le traitement préventif intermittent chez la femme enceinte au niveau communautaire.
Pour Dr Caramlaye Moussa, représentant du ministère de la Santé, de l’hygiène publique, de la couverture universelle et des assurances, cette rencontre constitue un tournant dans la gouvernance sanitaire. « Celui qui détient les données détient le pouvoir d’agir. Une bonne gestion de l’information est la clé de décisions efficaces. Cet atelier revêt donc une importance capitale pour doter le Togo d’outils modernes et fiables de suivi et d’évaluation des interventions sanitaires », a-t-il souligné à l’ouverture des travaux.
De son côté, Dr Sara Kada, épidémiologiste à l’OMS/AFRO, a rappelé que le NMDR doit s’inscrire dans une logique de durabilité et d’intégration. «L’OMS appuie ce processus pour garantir que le développement du NMDR respecte les phases d’implémentation et qu’il devienne un modèle pour les autres programmes de santé. Nous voulons un système capable d’intégrer toutes les données pertinentes, d’assurer des analyses avancées et d’orienter les décisions avec rapidité et précision », a-t-elle expliqué.
Durant les trois jours, cadres du ministère de la Santé, partenaires techniques et financiers, experts du PNLP, vont travailler sur la validation des orientations stratégiques, la définition des besoins techniques, et l’élaboration d’un plan opérationnel budgétisé.
Cette rencontre permettra également de lancer la démarche d’adaptation infranationale des interventions antipaludiques (Subnational Tailoring SNT), afin de mieux tenir compte des spécificités locales dans les stratégies de lutte.
A terme, la mise en place du référentiel national de données sur le paludisme devrait renforcer la capacité du pays à suivre les progrès réalisés, améliorer la coordination entre les acteurs et accélérer la marche du Togo vers l’élimination du paludisme.

