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Le Togo connaît aujourd’hui une prolifération des lieux de cultes notamment les églises et mosquées dont certaines sans existence légale. On dénombre plus 21 000 lieux de cultes sur l’ensemble du pays. La constitution togolaise garantit à tous les citoyens l’exercice de la liberté religieuse. Mais dans la pratique, il n’est pas rare de constater des dérives notamment des tapages nocturnes et des nuisances sonores qui troublent la quiétude des paisibles populations. Ce qui crée parfois des problèmes communautaires et met à mal le vivre ensemble. Les préfets et les chefs traditionnels sont en première ligne dans le règlement de ces conflits pour ramener la paix au sein des populations, d’où des conflits de compétence entre les deux acteurs. C’est donc dans le souci de clarifier le rôle de chacun dans la gestion des dossiers cultuels que le ministère de l’administration territoriale organise ces séances de sensibilisation et de formation à travers tout le pays. Ainsi, une délégation dudit ministère était le 5 avril 2023 à Kara où elle a animé une journée de sensibilisation sur les procédures administratives de gestion des conflits cultuels à l’intention des préfets et chefs traditionnels de la région de la Kara. Ils ont à cet effet suivi des exposés sur le cadre législatif et institutionnel qui régit les cultes au Togo, et sur les procédures administratives de gestion des contentieux liés aux cultes ainsi que les règles applicables aux décisions de suspension d’activités d’un lieu de culte. Selon M. Nawanou Alassane Moussa, chef division des organisations religieuses au ministère de l’administration territoriale, « l’appropriation de ces textes par les participants va désormais leur permettre d’intervenir sur le terrain sans faire recours à l’administration centrale en cas de plaintes ou violations liées à la célébration des cultes ». Le représentant du ministre d’État ministre de l’administration territoriale M.Polorigni Ignace, conseiller en communication, a indiqué que la prolifération des lieux de cultes crée un véritable souci aux autorités de notre pays qui ont fait de la liberté religieuse l’une des actions prioritaires de jouissance des libertés fondamentales. Pour lui, ces sensibilisations visent à donner aux représentants du pouvoir central et aux chefs traditionnels des moyens qui leur permettent d’assumer avec hauteur leur responsabilité face aux dérives constatées dans l’exercice des libertés religieuses. M. Polorigni a exhorté ses interlocuteurs à tout mettre en oeuvre pour que cet exercice puisse contribuer à l’épanouissement et au développement de nos communautés. Le préfet de la Kozah s’est quant à lui, réjoui de l’initiative de son ministère, initiative qui a t-il dit, requiert une attention particulière afin d’éviter que le droit reconnu à la liberté de religion ne soit pas source de mépris ou d’irrespect des droits d’autrui. Cette tournée de sensibilisation est soutenue par la GIZ à travers son programme décentralisation et gouvernance (ProDeG 4).

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