Des professionnels de la santé du milieu pénitentiaire du Togo participent, les 3 et 4 juillet 2025 à Kpalimé, à un atelier de formation sur la prise en charge des troubles liés VIH et à l’usage de la drogue.
Initiée par le ministère de la santé et de l’hygiène publique à travers le Programme national des addictions aux produits psychoactifs, l’atelier bénéficie de l’appui technique de l’OMS, et du soutien financier de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) à travers le fonds UBRAF ONUSIDA.
Les participants ont été outillés sur deux grands outils, notamment ASSIST pour le dépistage des substances psychoactives, et l’indice de sévérité des addictions qui permet de mesurer le degré de dépendance d’une personne à une substance. Ils suivront également depuis la Suisse un webinaire sur la lutte contre l’abus de substances et le trafic illicite.
La représentante du secrétaire général du ministère de la Santé et de l’hygiène publique, Mme Kombaté-Manka Naguemaï a souligné que selon l’ONU DC, près de 36 millions de personnes souffrent des troubles liés à la consommation de la drogue, tandis que l’Afrique connait une augmentation préoccupante de l’usage de substances psychoactives exacerbée par des facteurs socioéconomiques et de lacunes dans les systèmes de santé.
Le Coordonnateur régional des programmes Santé et Drogues, au Bureau régional Afrique de l’Ouest et du Centre, Docteur Anselme Siméon Sanou, a relevé l’augmentation des consommateurs de 28% ces dix dernières années. Par rapports aux troubles liés à l’usage de la drogue, M. Sanou a estimé l’augmentation à 13%, précisant que le cannabis reste la drogue la plus consommée. Il a indiqué qu’aujourd’hui, il y a de plus en plus de femmes qui consomment la drogue. Le Coordonnateur régional a déploré l’insuffisance de structures de prise en charge.
Le Coordonnateur du PNAPP, Pr Balaka Abago a souligné que le nombre de personnes entrant pour le traitement pour cause de consommation de cannabis est estimé à trois pour 100.000 habitants en 2019. Il a précisé que la cocaïne reste la drogue stimulante illicite la plus consommée pour laquelle des personnes suivent un traitement en Afrique de l’Ouest. Le Professeur a incité les participants à plus d’ardeur pour l’atteinte des résultats.
L’ administrateur du Programme des maladies non transmissibles au Bureau OMS Togo, Dr Komivi Mawusi Aho a invité les participants à contribuer à la prise en charge de ces troubles non seulement dans les prisons civiles du pays, mais aussi dans les districts.