« Les garants des us et coutumes ont le devoir de régler des litiges mais il peut arriver que lors de leur décision, ils ne suivent pas la logique et que cela mette à mal la paix et la cohésion, voilà pourquoi cette rencontre a été organisée », a déclaré Me Kwao Ohini Sanvee, président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), à l’ouverture d’une rencontre nationale avec les chefs traditionnels du Togo, tenue le jeudi 24 octobre 2025 à Sokodé.
Placée sous le thème « Pratiques traditionnelles et respect des droits de l’homme », la réunion s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan stratégique 2021-2025 de la CNDH, notamment de son axe 2 visant la promotion d’une culture des droits humains et le renforcement de leur protection, en lien avec l’Objectif de Développement Durable 16 (ODD 16).
La cérémonie d’ouverture a été présidée par Me Sanvee, en présence du préfet de Tchaoudjo Tchimbiandja Yendoukoa Douti, des membres du Conseil national et des Conseils préfectoraux des chefs traditionnels venus de toutes les régions du pays.
L’objectif de cette rencontre était d’encourager les chefs traditionnels à intégrer une approche fondée sur les droits humains dans la gestion des conflits au sein des communautés.
Les travaux ont abordé trois thématiques clés : la mission et les prérogatives de la CNDH ; la problématique des droits humains dans les règlements coutumiers, notamment dans les affaires de sorcellerie ; le rôle de la chefferie traditionnelle dans la consolidation de la paix sociale et la défense des libertés fondamentales.
Des discussions ont permis aux participants de partager leurs expériences sur les pratiques locales, en mettant en lumière les écarts avec les standards juridiques internationaux. Les affaires de sorcellerie, souvent au cœur des litiges, ont particulièrement suscité l’attention et des échanges nourris.
La rencontre de Sokodé marque ainsi une étape vers une meilleure synergie entre les normes traditionnelles et les exigences des droits de l’homme. Ainsi, les autorités entendent promouvoir une justice de proximité, équitable et respectueuse de la dignité humaine, tout en valorisant les pratiques coutumières ancrées dans les réalités sociales togolaises.