Le projet « Les entreprises s’engagent pour la protection des femmes et des filles » (EP2F), axé sur la responsabilité sociale des entreprises, RSE, a été officiellement lancé le jeudi 23 octobre à Kpalimé.
Cette initiative est portée par un consortium d’ONG composé de Care France, Care Bénin-Togo, Nouvelles alternatives pour le développement durable en Afrique (NADDAF) et GF2D, avec le soutien financier de l’Union européenne.
Le projet vise à renforcer la visibilité de la RSE en matière de droits humains, notamment ceux des femmes et des filles dans les milieux professionnels. Il ambitionne d’améliorer les conditions de travail des femmes, d’encourager le respect des normes et droits du travail, et de promouvoir la prévention des violences en entreprise. Par ailleurs, il entend appuyer les initiatives de la société civile œuvrant pour une meilleure intégration de la RSE dans la promotion des droits des femmes et des filles.
D’une durée de trois ans (2025-2028), le projet sera mis en œuvre dans quatre régions du Togo: Kara, Centrale, Plateaux et Maritime. Son budget global est de 637 500 euros.
Lors de la rencontre, les participants ont fait l’état des lieux de la responsabilité sociale des entreprises. Les représentants de la CNDH, de la CSTT et du Conseil national du patronat ont souligné que, malgré leur taille ou leur secteur, de nombreuses entreprises continuent de violer les droits des femmes qui subissent encore discriminations, marginalisation et atteintes à la dignité.
Le secrétaire général du ministère de la solidarité, du genre, de la famille et de l’enfance, Flagbé Nukunu, a salué cette initiative qui s’inscrit dans la dynamique nationale de promotion des droits humains. Il a insisté sur la nécessité de mobiliser les entreprises autour de la RSE pour prévenir les violences basées sur le genre, promouvoir légalité et garantir un environnement de travail sûrs et inclusifs.
Pour Guillaume Aguettant, directeur pays de Care Bénin-Togo, ce projet permettra aux entreprises de développer des mécanismes de protection des femmes et des filles. Il a insisté sur l’importance de vulgariser le cadre légal et de veiller à sa bonne application au sein des entreprises.
La chargée de programme à Care France, Mona Mopin, a souligné que ce projet contribuera à accélérer la promotion des droits des femmes et des filles dans le monde du travail, tout en sensibilisant davantage les entreprises sur la responsabilité sociale et la parité.
La responsabilité sociétale des entreprises représente un levier stratégique pour contribuer à la transformation sociale et à la promotion des droits des filles et des femmes. Toutefois, la prise en compte effective de ces droits dans les politiques RSE des entreprises togolaises reste encore marginale notamment dans les très petites et moyennes entreprises souvent limitées à des actions ponctuelles de mécénat ou de communication.